Le 8 mars c’est la journée internationale de la défense des droits de la femme. C’est aussi souvent l’occasion de profonds débats sur le féminisme, la place de la femme dans la société et de conclure souvent en désaccord sur une question finalement philosophique sur laquelle tout le monde à raison et personne n’a tort. 

Et si au lieu de débattre cette fois d’un sujet sans fond, de tabler sur nos différences, nous parlions plutôt de notre complémentarité et de la richesse de cette mixité en entreprise ?

Fort heureusement et contrairement parfois à ce que l’on peut lire dans certains articles de presse ou entendre des portes paroles d’opposition, les choses bougent et de plus en plus d’entreprises se soucient de cette équité. Certaines en ont d’ailleurs fait leur leitmotiv.

Soutenue par un mouvement plus humaniste au sein des entreprises et une migration des comportements managériaux vers une approche plus de proximité voire participative plutôt que directive, la mixité se révèle être une réelle richesse au sein des équipes.

Quelle est la tendance ?

Les acteurs du CAC 40, observés de près par l’Etat et le public, ont désormais mis en place des politiques en faveur de la mixité. Les grands groupes comme la SNCF, BNP Paribas, Danone, L’Oréal, LVMH ou encore Publicis développent depuis plusieurs années une démarche active en ce sens cherchant ainsi à réduire les inégalités, à promouvoir les femmes à des postes de responsabilité et à lutter contre le sexisme, parfois sous-jacent, qui touche les équipes. Les résultats de ces démarches volontaristes semblent encourageants même si leurs auteurs le reconnaissent « ce n’est pas toujours simple » à mettre en place.

En effet, les actes en ce sens commencent à porter leurs fruits, bien qu’il reste encore une marge importante de progression pour ancrer la mixité dans les mœurs entrepreneuriales. 

Qu’en est-il dans les autres entreprises ? 

L’écoute bienveillante des problématiques relationnelles en interne et la mise en place dans les entreprises d’une réelle politique de Qualité de Vie au Travail favorise davantage l’équité simplement du fait la reconnaissance de chacun.

Concernant la rémunération, critère qui n’arrive qu’en 5ème position des principales motivations des collaborateurs (Sondage OpinionWay), ce point cependant majeur est bien largement détrôné par la reconnaissance au travail.

Tout le monde y gagnerait au change…

Il faut dire que l’égalité est aujourd’hui encadrée par la loi mais la mise en place n’est pas forcément évidente sur le terrain. Depuis 2014, le législateur oblige en effet les entreprises à mettre en place un plan d’action sous peine de pénalités financières. Mais fort heureusement d’autres éléments font aussi avancer les choses comme les préoccupations politiques, la compétition interentreprises, qui met de plus en plus en relief des questions éthiques, valorisent de nouvelles compétences et redorent certaines valeurs comme la bienveillance, le plaisir au travail, l’intelligence émotionnelle, la nécessité de cohésion et de reconsidérer l’humain comme la clé majeure de performance … Tout un ensemble de points qui invite évidemment à ne pas se priver des compétences des femmes mais plutôt à créer une synergie avec les hommes.

La mixité et l’égalité Homme – Femme : Quels intérêts pour l’entreprise ?

Tout comme les actions mises en place dans le cadre de la Qualité de Vie au Travail, celles favorisant la parité ont de nombreux avantages :

  • Elu 3ème critère majeur de bien-être au travail, la reconnaissance de la part de sa direction est un moteur essentiel favorisant la motivation, l’implication et donc la performance des collaborateurs.
  • Ensuite, du fait d’un schéma de pensée différent, les équipes mixtes bénéficient d’une palette de compétences bien plus élargie que ce soit au niveau de la capacité à gérer un projet, à proposer de nouvelles approches, à commercialiser ou bien à trouver des solutions alternatives. Si le regard sur une même situation diverge d’un individu à l’autre, il diffère encore plus si c’est un homme ou une femme qui le conçoit. 
  • Sans tomber dans les stéréotypes limitants, il existe une forme de sensibilité chez la femme qui loin d’être une fragilité est un réel atout dans la communication et donc en entreprise au sein des équipes. De même, il est associé à l’homme la capacité de structurer et de cadrer l’environnement.
  • Du côté des candidats, l’égalité de traitement devient stratégique pour attirer et retenir les talents. Ils recherchent davantage aujourd’hui une entreprise où ils se sentent bien et où leur équilibre de vie est préservé. La considération qui leur est accordée est donc essentielle. 

En réalité, tous ces points sont interchangeables, les femmes savent leader et les hommes écouter. Finalement, le sujet dépasse celui de la mixité des sexes pour atteindre un autre niveau de réflexion qui est celui du mélange des Êtres et de l’intérêt d’unir les différences quelles soient culturelles, philosophiques, sociales, intellectuelles … car toute société s’est toujours enrichie du regard de l’autre.

Comment favoriser la complémentarité Homme – Femme sans tout révolutionner ?

  • Organiser des temps d’échange en équipe et de débriefing en les rendant acteurs du changement grâce notamment à des ateliers de codéveloppement.
  • Accorder un temps individuel à chacun en privilégiant la qualité de la rencontre plutôt que le temps et surtout l’écoute active.
  • Mener des entretiens annuels en accentuant davantage la connaissance du collaborateur, la valorisation de ses propres talents et en lui proposant un plan de carrière personnalisé.
  • Clarifier les postes et les fiches de mission car souvent le ressenti d’être laissé en marge est issu d’une mauvaise communication et d’une incompréhension. Si le collaborateur ne sait pas clairement ce que l’on attend de lui, il n’aura jamais le sentiment d’être à la hauteur.
  • Favoriser la cohésion plutôt que la compétition. La performance sera bien plus importante et les retombées plus positives.
  • Aménager des espaces de détente favorisant la communication et la connaissance entre collaborateurs pour qu’ils puissent se regarder autrement et plus humainement. Un critère indispensable pour bien travailler ensemble !

Pour aller plus loin :

Catherine Sexton, auteure, avec Valérie Pascal, du Grand Livre de l’égalité femmes-hommes (Afnor Editions)

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